Accusé par le Premier ministre britannique David Cameron d’être à la tête d’un pays « extraordinairement corrompu », Muhammadu Buhari loin de s’indigner ou d’avoir une réaction épidermique suite de cette phrase peu diplomatique tenue devant la reine Elizabeth II lors d’une réception à Buckingham Palace, a préfèré la jouer poli.
Le président de la première économie d’Afrique ne compte pas demander pas d’excuses au locataire du 10 Downing Street, mais plutôt le retour d’actifs frauduleux cachés au Royaume-Uni par des Nigérians.
Muhammadu Buhari, président nigérian :
« Je ne vais pas demander d’excuses à qui que ce soit. Tout ce que je demande c’est le retour des actifs. »
Mahammadu Buhari, élu en mai 2015, a fait de la lutte contre la corruption endémique dans son pays son second cheval de bataille après la guerre contre Boko Haram. Il appelle pour se faire le Royaume-Uni à aider le Nigeria à récupérer des actifs volés planqués à l’étranger, citant à ce propos le cas d’un ancien gouverneur de l’Etat pétrolier de Bayelsa interpellé à Londres en 2005 pour blanchiment d’argent.
Muhammadu Buhari, président nigérian :
« Bien avant l’arrivée de ce gouvernement, le Royaume Uni a pris l’initiative d’arrêter les anciens gouverneurs de certains états du Nigéria. L’un d’entre eux a même dû se déguiser en femme pour quitter le Royaume-Uni en y laissant son compte bancaire et d’autres biens. »
Selon le dernier classement des pays les plus corrompus au monde de l’ONG anti-corruption Transparency International, l’Afghanistan écume les bas-fonds avec une triste 166e place sur 168. En revanche, contrairement à la comparaison de David Cameron qui estimait que « Le Nigeria et l’Afghanistan, étaient peut-être les deux pays les plus corrompus du monde », le Nigeria figure loin derrière l’Afghanistan à la 136e place.