La procédure de destitution de la présidente brésilienne Dilma Rousseff arrive ce dimanche dans sa dernière ligne droite. Dans cette phase décisive, l’ambiance est montée d’un cran dans la Chambre basse du Parlement brésilien où des débats houleux opposent deux camps aux positions irréconciliablement tranchées. En témoignent, ces banderoles où l’on peut lire « Cunha dehors » ou les invectives entre les députés pros et les anti-impeachment transformant l’hémicycle en véritable foire d’empoigne.
Francisco Eurico Da Silva, prêtre, député pour la destitution :
« Ce qui nous rassemble c’est la réponse nécessaire face à l’impunité. C’est le problème éthique de ce gouvernement qui plonge clairement le Brésil dans une situation de manque de gouvernabilité. »
Wadih Damous, député contre la destitution :
« Réfléchissez-y s’il vous plait: NE rendez pas le pays ingouvernable. C’est ce qui arrivera si le vice-président Michel Temer, un conspirateur déloyal, accède à la présidence. »
Dans une de ses dernières initiatives en date pour stopper le compte à rebours, la présidente de gauche Dilma Rousseff s’est adressée au Brésiliens samedi soir à la télévision. Elle s’est montrée assez pugnace en fustigeant l’initiative de destitution comme une » aventure putschiste » et a appelé ses partisans à se mobiliser.
Dilma Rousseff, Présidente du Brésil :
« L’accusation contre moi en cours d’examen au Congrès national est la plus grande fraude juridique et politique dans l’histoire du pays.
Je donne un avertissement à ceux qui voient dans la procédure de destitution un raccourci pour accéder au pouvoir. Ils peuvent se justifier entre eux, mais jamais ils ne pourrons regarder la nation dans les yeux, parce que le mot Coup d’Etat restera à jamais gravé sur le front des traîtres de la nation. »
Le Brésil est plus que jamais divisé sur le sort à réserver au régime de Dilma Rousseff. Des dizaines de milliers de partisans et d’adversaires de Dilma Rousseff devraient manifester ce dimanche à proximité du Congrès. Si les deux tiers des députés se prononcent pour son départ, ce qui est probable, ce choix devra encore être confirmé par le Sénat.